Schema Décodeur Télétexte

A l'heure où on nous décrit les futures autoroutes de l'information, il existe un média peu connu par bon nombre de téléspectateurs: le télétexte. Le montage que nous allons vous décrire permet de recevoir, chez vous sur votre télévision, des magazines d'information sur différents sujets d'actualité. Ces magazines sont diffusés en plus gratuitement.

Les heureux possesseurs d'une télévision pourvue de la fonction décodage télétexte ont dû vite s'en rendre compte. Accessible 24 heures sur 24, des pages d'informations écrites leur sont offertes gratuitement en plus des programmes télévisés. L'actualité, le sport, la bourse, les jeux, la météo et de nombreux autres sujets leur sont proposés sous forme de pages vidéotex en couleur. Malheureusement, les téléviseurs ne sont pas tous équipés de cette fonction. Nous vous proposons de réaliser un montage décodeur télétexte économique, qui se branche sur la prise péritel de votre téléviseur.
Le télétexte
En France, plusieurs chaînes diffusent un journal télétexte compatible à celui des autres pays européens. Auparavant, il n'existait chez nous que le système franco-français Antiope. Aujourd'hui, avec l'Europe et à l'époque des satellites, nombreuses sont les chaînes qui diffusent des journaux télétextes. France 2 a été la première, dans notre pays, à suivre cette nouvelle norme de codage. TF1 et ARTE ont emboîté le pas, France 3 et La 5 quant à elles proposent certains sous-titrages dans ce mode. Les journaux télétextes sont émis en continu, de la première page à la dernière et ainsi de suite. Les pages peuvent être numérotées de 100 à 899. Le décodeur se charge d'intercepter la page choisie par l'utilisateur et de l'afficher sur le téléviseur.
Ces pages ressemblent à celles que l'on trouve sur les serveurs Minitel, et ont une dimension de 25 lignes sur 40 colonnes. En plus des journaux, il existe une fonction sous-titrage qui permet aux malentendants de suivre certaines émissions télévisées. Cette fonction n'est disponible que pendant les principaux rendez-vous télévisuels. Il faut noter l'aspect pédagogique que le sous-titrage apporte en liant image et écrit sur la télévision. D'ailleurs, on trouve sur le magazine télétexte d'ARTE des sous-titrages aussi bien en français qu'en allemand.
Description du schéma
On remarque sur le schéma bloc que le montage est construit seulement autour de trois circuits. Celui qui joue le plus grand rôle est le SAA5246 (IC1): il décode et affiche entre autres des pages télétextes. On peut très bien l'utiliser aussi pour écrire des caractères vidéotex sur la télévision: fonction OSD.
Pour son travail de décodeur, ce circuit a besoin de plusieurs signaux disponibles sur la prise péritel du téléviseur. On distingue: le signal vidéo qui est en entrée. L'information télétexte est codée en série NRZ à environ 6,9 MB/s dans le signal vidéo et pendant les intervalles de suppression de trame; les signaux Rouge, Vert, Bleu et commutation rapide (blanc) sont en sortie pour pouvoir afficher des pages et incruster des messages. Le SAA5246 est capable de prélever quatre pages en même temps dans un magazine télétexte. Pour les stocker, on lui associe une mémoire statique de 8K (IC2). Il gère directement toutes les lignes d'adresses, de données et de commandes, nécessaires à la mémoire statique. C'est un véritable processeur télétexte qui, pour sa programmation, contient de nombreux registres. Pour pouvoir programmer ces derniers, le SAA5246 est pourvu d'un bus I2C.
Comme on le voit sur le schéma fonctionnel, une prise péritel relie le téléviseur au circuit. Les signaux, R, G, B et BLANC, sont commandés avec respectivement les transistors T1, T2, T3 et T4. Le potentiomètre P1 sert à régler le niveau de couleur des pages télétexte.
Suivant la note d'application du SAA5246P/E, on trouve une configuration spéciale autour de son oscillateur. Nous avons choisi d'utiliser un microcontrôleur pour interfacer un clavier de programmation des pages télétexte. Le programme, inclus dans le ST6220 (IC3), est pourvu d'un pseudo bus I2C soft. Douze touches sont implantées pour constituer le clavier. Elles sont reliées à deux ports E/S du microcontrôleur, qui sont configurés en entrées analogiques. Deux rangées de cinq diodes montées en séries sont employées pour distinguer la touche enfoncée parmi les autres.
Pour ce faire, on exploite les tensions de seuil des diodes silicium (d'environ 0,7V) qui, suivant la touche enfoncée, s'ajoutent.
Sur le microcontrôleur, une liaison avec le port série d'un P.C. a aussi été mise en oeuvre. Cette liaison, nullement indispensable pour ceux qui veulent construire simplement un décodeur télétexte, permettra à ceux qui possèdent un P.C. de programmer le SAA5246. On utilise pour ce faire un simple câble P.C./Minitel. Cette liaison permet d'écrire ou de lire certains registres du SAA5246 à partir d'un petit protocole permettant de faire une conversion RS232/I2C. Le téléviseur pourra faire office de deuxième moniteur, ou bien on pourra transférer des pages télétexte vers son P.C. par exemple.
Nous vous décrirons, à la fin de cet article, notre protocole de liaison avec deux exemples simples de programmes en QBasic. Vous aurez aussi une description des registres du SAA5246. Enfin par souci d'économie un bloc d'alimentation externe, pouvant fournir 300 mA sous 9V redressés, sera connecté au montage par l'intermédiaire d'un jack 3,5. La régulation est implantée sur le circuit imprimé avec un 7805. Une diode de protection D11 contre l'inversion de polarité est insérée dans le câble d'alimentation à l'intérieur de l'embase péritel. On voit que le montage est bâti autour du SAA5246 et utilise des moyens simples tout en gardant une ouverture vers un P.C.
Réalisation
Le circuit imprimé est réalisé en simple face et sans aucun strap. La fabrication de celui-ci en est grandement facilitée. Il sera reproduit par vos moyens habituels. Par exemple, un typon peut être reproduit en faisant une photocopie sur transparent. Si l'opacité des pistes, sur le transparent, n'est pas suffisante, on en superpose deux .
Après l'insolation de la plaque pré-sensibilisée suivie de sa gravure, on la perce avec un foret de 0,8 mm. Certaines pastilles seront agrandies avec un foret de 1 mm comme celles du régulateur et de l'inverseur. Avant de débuter les soudures, on vérifie la continuité et l'indépendance des pistes en regardant la plaque du circuit imprimé dans la direction d'une source lumineuse.
On se procurera les composants de la nomenclature puis, conformément à l'implantation, on commence par souder les diodes et les résistances. Ensuite c'est le tour des transistors et des condensateurs ainsi que du régulateur en position couchée. On termine en soudant côté cuivre les touches SW1 à SW12 de type KSA et la LED d'alimentation. Ces dernières devront être ajustées à un boîtier de type BA4.
Pour la liaison avec la prise péritel du téléviseur, on confectionne un câble souple d'une longueur de 1,50 m en suivant la figure ci-contre. Il est pourvu de 7 brins dont un n'est pas connecté à la péritel. A un de ses bouts, on soude la prise péritel. Deux brins, dont la masse commune, sont sortis et soudés sur deux brins de 10 cm pour servir de connexion à une alimentation. Un jack 3,5 femelle est soudé sur ces brins avec une diode de protection, pour relier le bloc d'alimentation au montage par l'intermédiaire du câble. Cette disposition donnera malgré tout une certaine mobilité au clavier de programmation. On loge le circuit imprimé dans un boîtier relativement plat, de type BA4, pour permettre de fixer le circuit sur une de ses faces. On le perce de douze trous pour faire passer le haut des douze touches soudées sur le circuit imprimé. Enfin sur un de ses côtés, on fait une entaille qui permet de ressortir l'inverseur d'alimentation.


Publie sue Magazine Electronique Pratique N°212 - Mares 1997

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